mercredi 10 juin 2020

Quand la ville dort


France culture n'est pas seulement devenue la radio qui consacre un week-end entier à Harry Potter — « pour comprendre le phénomène » — ou sur laquelle Christine Ockrent s'entretient toute cette semaine avec Jacques Séguéla — car « C'est gai la pub » —, la station donne également, tous les matins depuis le déconfinement, la parole aux artistes. A la manœuvre de ce rendez-vous intitulé en toute simplicité Imagine la culture demain, l'inénarrable Arnaud Laporte qui, en préambule, demande immanquablement à ses interlocuteurs A quoi pensez-vous ? 
Se sont déjà volontiers prêtés à l'exercice des créateurs aussi prestigieux que Nicole Garcia, Régis Jauffret, Zabou Breitman, Pierre Lemaître ou encore Jeanne Added. Ce matin, la comédienne, auteure et metteuse en scène de théâtre Laetitia Dosch, coqueluche du jeune cinéma d'auteur français, nous livrait toute la profondeur de ses réflexions. Extraits :

En ce moment, je m'interroge beaucoup sur comment faire tenir des associations, des groupes d'individus. Comment est-ce qu'on fait pour que les membres d'un pays puissent bien vivre ensemble ? Pendant le temps du confinement par exemple, on allait dans la rue et on voyait des gens très seuls, voire des SDF qui étaient vraiment abandonnés. Il y a l'envie, peut-être, de créer plus d'égalité. Comment créer une situation où chacun puisse trouver sa place, que ce soit en petit ou en grand ? Je trouve que ce n'est pas facile, donc je pense à ça. C'est de l'humain, c'est de l'organisation, que ce soit en association ou pour des sphères plus grandes. Quel rôle on a à jouer là-dedans, en tant que personne ? En tant qu'artiste aussi bien sûr, même si artiste, c'est un peu plus libre que ça, on n'est pas forcément obligé d'être dans des choses politiques, mais on peut. Voilà, je me pose ces questions là. Vous savez, je pense tout le temps, je pense beaucoup. Il ne faut pas tout le temps m’écouter.J'aime beaucoup quand on se dit franchement les choses, même des choses qui peuvent être dérangeantes. J'aime quand on me dit des choses, et j'aime les actions qui viennent après. Qu'est-ce que j'attends des autres ? C'est fort comme question... C'est vrai qu'on a beaucoup attendu des autres ces deux derniers mois. C'est l'échange que j'attends. Vous savez, toute la semaine dernière j'étais à Lausanne avec un groupe de six personnes. On s'est tous remis au travail et on était tellement heureux d'être ensemble qu'on n'attendait plus rien. On avait juste un plaisir à inventer ensemble. Donc, j'attends des autres peut-être de ne rien attendre.
Ce succulent salmigondis continue encore un moment, confirmant, si besoin était, qu'à de rares exceptions, seule la nuit, quand la ville dort, France culture, par ses archives, reste encore écoutable...


9 commentaires:

  1. Succulent salmigondis, c'est pas mal trouvé, ce matin, devant mon caoua je me disais "verbiage sans queue ni tête mais tellement autosatisfait".

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  2. Oui, cher Julio, Sarkozy avait inventé la droite décomplexée, il faudrait trouver un équivalent pour nos artistes d'aujourd'hui... Saludos

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  3. Affligeant pour le moins. Normalement, ce charabia concon me fait marrer mais ce soir après une journée de boulot sans intérêt, ça m'écroule, ça me donne l'envie de tout bazarder.
    Bonne soirée Carlos

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    1. Mon cher Luc, j'en suis navré, désolé, confus… Marrons-nous de ces crétins de créateurs… notre place, la vie, est ailleurs… Amitiés

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    2. Tu as raison, laissons les s'applaudir au balcon.

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  4. La France Cul d'aujourd'hui ne vaut plus guère qu'un pet de lapin et la dégradation s'y entend jour après jour. Cependant, il nous reste les paudes castes où glaner quelques merveilles de l'histoire radiophonique. Je pense à cette nuit consacrée à André Breton, à des portraits de Sartre, à d'anciens Mauvais genres...

    Ceci étant dit, vous avez bien du courage, cher Inconsolobale : copier les néants de cette connelette artistique... Rions-en, comme vous nous y invitez, au moins.

    Bien à vous

    Le Promeneur

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  5. De France Cul ne sort pratiquement plus que de la merde... De Séguéla qui s'avoue gentil au micro d'Ockrent, Luchini traitant amoureusement Finkelkrotte de gauchiste il y a quelques semaines, la chevrotante Sonia ayant depuis quelques années vendu ses formes radiophoniques au story-telling pleurant, tendre, si humain, qui aujourd'hui (retransmission de quand?) invite à fêter le travail à l'instar d'un enfant-roi tyrannique que nous ne connaissons que trop bien, des Matins dégueulant du journalisme bon ton et de ses chroniqueurs-bourgeois, de la radio cousue p'tites mains, vite fait et bien pensante...
    Ah nom de dieu, que la nuit est belle à la radio quand la plupart de ces locdu-es ronquent.

    D'ailleurs, un lien vous amèneras Camarades radiophiles vers une de ces nuits de 1972 où l'on parlait du, des carnavals...

    En attendant celui qui vient.

    https://www.franceculture.fr/emissions/les-nuits-de-france-culture/histoire-du-carnaval-entre-folie-et-inversion-du-monde-defense


    L

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  6. Je reviens vers vous, camarade Carlos, pour vous faire remarquer qu'à mon goût, avec un titre pareil vous auriez pu vous fendre d'une photo de Sterling Hayden.

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    1. Certes, Julio, mais avec un joueur aussi indécrottable que Bukowski, il est tout de même fait référence à un autre films avec ce bon Sterling Hayden...

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