jeudi 12 mars 2020

Ni



Dominique Meens, ou le promeneur, ou Brahms, ou un autre encore, Soi-disant ou Tadeusz, voire Clémence, nous livre avec Ni, ou sans, non pas une vulgaire autofiction, mais une autobiographie comme il y a des autos tamponneuses, qui nous vole dans les plumes, et les poils, nous mitraille sec au coin bon d'un bois dont on fait les cerceuils et les bibliothèques. On y croise et entend pêle-mêle, et fils, des cigognes et des sangliers, Thomas Hardy petit, des lézards, des roitelets, et autres loustics et bestioles étalés sur tout juste 196 pages numérotées, nature, ainsi que des moines et des philosophes cénobites auxquels on tente sérieusement de s'amarrer comme tout bon travailleur de l'Omer — Meens est un Saint (chevalier) du Nord, n'oublions pas... 
Extrait — non représentatif mais simple à copier

chantant 
je lui ai dit 
que j'étais flanelle
je l'étais

m'aimait-elle
du tout
ni moi non plus
je la désirais

je l'aurais voulue
dans mes bras
frôlée
touchée serrée

jusqu'à l'amour
enfin hébété
trop enfin
vivant

mais elle
aimait ailleurs
confortablement
je suppose


Ce roman Ha-Ha, illustré par Michael McGriff, est publié par les étonnantes éditions Pontcerq sises à Rennes là, récemment.




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