mercredi 4 mars 2020

Cette touche de mélancolie nécessaire


Une variante du paradoxe du comédien, le paradoxe de l'homme du gag ² ; ...
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2. Tout le monde l'a dit, Hollywood est Babylone, des pimbêches masculins et féminines, des flappers sans l'intelligence des Grecs réinventée par les flappers, des nababs gorgés jusqu'à ras bord, des cupides frottant dans un taxi leur sens des affaires à des talents d'artistes, des scénaristes plagiaires, des westerns comme des tapisseries sur un métier mécanique, à la demande, et des réalisateurs sans scrupules ni idées — mais à côté de cette faune calibanesque, déjà chantée par Cole Porter, il faut bien repérer aussi des hommes et des femmes sensibles, réfléchis en plus d'être sensibles ; des pâquerettes sur le tapis vert de la représentaion du printemps par Botticelli, comme disait je ne sais plus qui ; leur pensée est méticuleuse, avec par moments cette touche de mélancolie nécessaire à la pensée, on ne sait pas trop pourquoi, la ralentir peut-être, ou la détendre.

Pierre Senges, Projectiles au sens propre, éd. Verticales, 2020


En attendant la Cinémathèque française, l'ami Pierre Senges glissait sur les ondes de France culture, invité de l'envoûtante Marie Richeux. 


Tout comme il fut en compagnie des poètes, de Kafka et Manou Farine quelques jours auparavant.

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