jeudi 27 septembre 2018

Cher éditeur



Espèce de con intégral putain d'enfoiré de mes deux
tu crois vraiment qu'un travail d'écrivain – 
mon travail – se résume à une sorte 
de truc
mécanique 
jetable
un tour de passe-passe au clavier ?
Tu t'imagines qu'un roman peut s'improviser en play-back dans un programme d'ordinateur
– que c'est comme battre un jeu de cartes ou taper
une putain d'adresse GPS sur le tableau de bord
de ta berline BMW bleu pastel
à quatre-vingt-dix-mille dollars ?

La prochaine fois qu'on se rencontre
cher pignouf de sous-homme d'éditeur
et que je te soumets un texte
je pourrais peut-être sauter sur ton bureau et presser
le canon d'un flingue
entre tes yeux écartés
qu'on ait une conversation authentique
sur ce que je fais en tant qu'artiste
à savoir
me découper la bidoche et en recouvrir de morceaux saignants
la page afin que le premier venu
sous réserve d'être suffisamment ouvert ou intéressé
pour connecter son esprit
avec le mien
puisse voir à l'intérieur de mon
cœur

Crois-le ou non
éditeur de mon cœur
je n'en ai rien à branler que mon dernier recueil de nouvelles
jure avec ton programme de l'année prochaine

Mais sois sûr d'une chose :
je continuerai de faire ce que j'ai toujours fait
– m'ouvrir autant que j'en suis capable
et m'arracher 
ma vanité mes illusions
couche après couche
et explorer et proférer ma plus profonde 
ma plus intime vérité
jusqu'au jour 
où ma femme
et mon gosse
recouvriront mon corps de neige carbonique
avant de me coudre les yeux
les lèvres
et de balancer mes restes puants
à la mer
du haut de la jeté de Santa Monica

Et une dernière chose cher éditeur :
merci
encore
d'avoir
pris
autant de temps
pour
examiner
mon
travail.

Dan Fante, in Bons baisers de la grosse barmaid,
trad. Patrice Carrer

mercredi 26 septembre 2018

La prochaine fois


Thierry Valencin


et, j’ai dit, tu peux prendre tes riches oncles et tantes
et pères et grand-pères
et tout leur foutu pétrole
et leurs sept lacs
et leurs dindes sauvages
et les bisons
et tout l’Etat du Texas,
tes fêtes à la con
et tes promenades du samedi soir
et ta bibliothèque du merde
et tes conseillers municipaux véreux
et tes pédés d’artistes
tu prends tout ça
et tes hebdomadaires
et tes fameuses tornades,
et tes pertes dégueulasses
et tous tes chats qui miaulent
et ton abonnement à Time,
et tu te les mets où je pense,
ma chérie.

Je peux encore manier la hache et la pioche (je crois)
et je peux encore ramasser
25 billets pour un combat de 4 rounds (peut-être);
d’accord, j’ai 38 ans
mais un peu de teinture effacera le gris
de mes cheveux ;
et je peux toujours écrire un poème (parfois),
n’oublie pas ça, et même si
ça ne paie pas,
c’est mieux que d’attendre la mort et le pétrole,
et chasser les dindes sauvages
et attendre que le monde
commence.
très bien, sale clodo, elle a dit,
tire-toi.

quoi ? j’ai fait.

tire-toi, t’as piqué
ta dernière crise.
j’en ai marre de tes crises :
tu ressembles tout le temps à
un personnage d’une pièce d’O’Neill.

mais je suis différent, ma chérie,
j’y peux
rien.

t’es différent, très bien !
et comment, t’es différent !
claque pas
la porte
en partant.

mais, ma chérie, j’aime ton
argent !

t’as pas dit une seule fois
que tu m’aimais !

qu’est-ce que tu veux ?
un menteur ou un
amant ?

tu l’es pas non plus ! dehors, sale clodo,
dehors !

mais ma chérie !

retourne à O’Neill !

j’ai refermé doucement
la porte et je suis sorti
en pensant : tout ce qu’elles veulent
c’est un pantin
qui dise oui et non
qui se penche au-dessus du feu et
ne foute pas trop le bordel ;
mais tu ne rajeunis pas,
mon vieux ;
la prochaine fois tâche de la
fermer
un peu.


Charles Bukowski, Avec les Damnés,
trad. Michel Lederer (?)

dimanche 23 septembre 2018

Georges, Fred, Popo et Léon


Ce que j'écris est à lire dans un train, par un voyageur qui s'ennuie, et qui trouve sur la banquette, oublié, un de mes bouquins.

Ces dernières nuits, France culture ressortait de ses placards quelques archives remarquables dont le fameux entretien de 1976 avec Georges Perros, déjà signalé ici, dont on retrouve le texte dans le superlatif recueil publié en Quarto-Gallimard.
 












En 1953, Fred Deux, ou Jean Douassot, revenait sur les lieux de son enfance, la cave de Boulogne-Billancourt, décor de son fabuleux récit La Gana. En 2001, à l'invitation d'Alain Veinstein, il évoquait cette expérience, ses retrouvailles avec Popo, un régal…


On ne manquera pas, par ailleurs, de télécharger l'ensemble (200 heures) de cette autobiographie sonore ici.


Enfin, le rare insoumis Léon Werth était le sujet en 2006 d'un numéro de Tire ta langue, à l'occasion de la publication de la biographie de l'auteur de Déposition, signée Gilles Heuré.


jeudi 20 septembre 2018

Le pire et le meilleur


hôpitaux et prisons
c’est ce qu’il y a de pire
asiles de fous
c’est ce qu’il y a de pire
maisons closes
c’est ce qu’il y a de pire
allées boueuses des taudis
c’est ce qu’il y a de pire
lectures de poèmes
concerts de rock
galas en faveurs des invalides
c’est ce qu’il y a de pire
obsèques
mariages
c’est ce qu’il y a de pire
défilés
patinoires
partouzes
c’est ce qu’il y a de pire
minuit
trois heures du matin
six heures moins le quart dans l’après-midi
c’est ce qu’il y a de pire
flotter dans le ciel
ouvrir le feu sur les patrouilles de police
c’est ce qu’il y a de meilleur

songer à l’Inde
tomber sur un distributeur de pop corn
regarder le taureau foncer sur le torero
c’est ce qu’il y a de meilleur

voir trente-six chandelles
un vieux chien se grattant
des cacahuètes dans un sachet de papier
cristal c’est ce qu’il y a de meilleur

atomiser des cafards
enfiler des chaussettes propres
chier sans suppositoires
c’est ce qu’il y a de meilleur

se retrouver attaché à un poteau d’exécution
jeter du pain aux mouettes
couper des tomates en tranches
c’est ce qu’il y a de meilleur

mes mains mortes
mon coeur mort
silence
c’est l’adagio des rochers
et le monde qui s’enflamme
c’est ce qu’il y a de meilleur
pour moi.


Charles Bukowski, in L'Amour est un chien de l'enfer,
trad. Gérard Guégan,
corrigée sur un mot

mardi 18 septembre 2018

A la maraude


Christophe Lecoq


nous respirons le même air vicié
nous parlons la même langue
mêmes mœurs
mêmes distractions
mêmes soucis
nous tournons en rond
ce que l'on appelle une patrie
né ici, mort là
grand bavardage entre-temps

Remarquable recueil publié par les éditions des Cendres et l'Enssib, dans la collection Cas d'école, Paris à la maraude impressionne et réjouit. Il est constitué d'une partie des archives d'Henri Calet, déposées en 1970 à la Bibliothèque littéraire Jacques Doucet par Christiane Martin du Gard, dernière compagne de l'auteur de Monsieur Paul. Impresionnant car c'est un beau fatras de documents de toute sorte (programmes de cabarets, cartes postales, coupures de presse, collection de citations en provenance d'ouvrages documentaires sur Paris et le petit peuple par exemple, mais aussi d'œuvres littéraires, photos personnelles dentelées de blanc…, et bien entendu des feuillets de notes et de textes souvent incomplets, chargés d'une poésie drôlement désespérée…)
Réjouissant car tout cela dormait depuis belle lurette sur des étagères et que l'on peut ainsi percevoir le projet fou sur lequel Calet travaillait au cours de ses dernières années, un livre en limaçonnage sur la capitale, à pied, en métro ou en bus, seul ou accompagné, au cœur et à la périphérie d'une ville qui n'existe plus. Epuisé par les péripéties d'une existence chaotique et sans le sou, d'une santé fragile, multipliant les piges pour quotidiens et magazines, Calet ne parviendra pas au bout de cette dernière aventure littéraire dont on peut désormais se faire une idée.
Certes, ça coûte un bras, 32 euros, mais rares sont les ouvrages offrant cette qualité de fabrication et d'édition – passionnante et passionnée préface de Michel P. Schmitt, qui par ailleurs prépare une bio de Calet. En somme, à peine le prix de deux bouquins de rentrée littéraire barbants, gerbants et surmédiatisés, pour cent fois plus de littérature et de bonheur !

Grand merci à l'inestimable L.W.-O. de m'avoir signalé cette publication…

dimanche 16 septembre 2018

Ridicules

Ce ne sont pas nos défauts qui sont ridicules, mais le soin que nous prenons à les dissimuler et à feindre d'en être épargnés.
Giacomo Leopardi

samedi 15 septembre 2018

Alternative fâcheuse



Celui qui ne sait point recourir à propos à la plaisanterie, et qui manque de souplesse dans l’esprit, se trouve très souvent placé entre la nécessité d’être faux ou d’être pédant : alternative fâcheuse à laquelle un honnête homme se soustrait, pour l’ordinaire, par de la grâce et de la gaîté.

Chamfort

mardi 11 septembre 2018

Comme Robert Walser


je me suis douté de quelque chose
lorsqu'elle m'a demandé
un jour de neige avant noël
de la retrouver
dans la brasserie à côté
de sa boutique
je me suis assis face
à
sa tête des mauvais jours
et son assiette végétarienne
elle m'a dit pour
son nouveau boulot
son nouveau mec
l'appartement 
qu'ils allaient prendre ensemble
j'ai commandé une bière
jamais plus je ne passerai un dimanche
matin sur deux
dans son lit
je lui ai souhaité bonne chance
on s'était connu sur un site de rencontres
j'avais triché sur mon âge
ma vie d'avant
resté flou sur mes envies
et tenu comme ça
sept huit mois
j'ai vu ma copine Sandrine
hier et on a parlé
de toi
ah
et de tes filles
ah oui ?
t'es vraiment un connard
je lui avais caché leur existence
me barrais le samedi matin
avant la sortie de l'école
les fins de semaine
où elles étaient avec moi
je n'avais jusqu'alors pas été malin
leur laissant croiser des filles
de passage
je ne voulais pas que papa
passe pour un salaud
et leur avais épargné la suivante
t'es vraiment un connard
elle m'a dit en chialant
combien de fois je t'ai payé le resto
parce que t'avais pas le sou
et sucé ta queue 
parce que je t'aimais
on était bien ensemble
je voulais partir avec toi
en Italie
les femmes sont folles
le premier type qui ne leur demande
rien
elles veulent lui mettre le grappin
qu'il les emmène en week-end à Rome
ou à Venise
leur apprenne à danser le tango
je m'installe avec mon amoureux
il veut se marier
mais c'est avec toi que j'aurais aimé
le faire
je suis pas fait pour ça
t'es vraiment un connard
j'ai essayé d'expliquer mais
ses cris couvraient ma voix
sa colère le goût de la bière
j'ai avalé une dernière gorgée réglé au bar
à quoi j'avais échappé
d'une cabine j'ai appelé une femme mariée
que je voyais parfois chez elle
l'après-midi
elle m'a sauté dessus et
je l'ai laissée m'avaler
son gosse dormait à côté
ne lui jetez pas la pierre
j'ai dit que c'était fini
je ne voulais plus être un salaud
foutre en l'air sa famille
elle m'a foutu à la porte
hurlant que j'étais un connard
dans la neige épaisse j'ai cherché
le chemin du premier bar
repris un demi
puis un autre
il me restait quelques francs
et un air de tango
m'enveloppait me tenait chaud
son mari rentrait serviette sous le bras
et du téléphone sur le comptoir
j'ai appelé
la mère de mes filles
pour prendre de leurs nouvelles
elle m'a balancé d'autres noms
elle s'en sortait pas
sans pension
j'ai pensé emprunter de l'argent
à mon frère pour les cadeaux
me planquer dans le mauvais temps
me faire interner et
finir comme Robert Walser

Charles Brun, Textes maudits à voix basse

vendredi 7 septembre 2018

A bon entendeur



Quand on n’a rien à dire et du mal à se taire,
On peut toujours aller gueuler dans un bistrot,
Parler de son voisin qui n’a pas fait la guerre,
Parler de Boumedienne et de Fidel Castro,
Parler parler parler… pour que l’air se déplace,
Pour montrer qu’on sait vivre et qu’on a des façons,
Parler de son ulcère ou bien des saints de glace,
Pour fair’ croire aux copains qu’on n’est pas le plus con.

Quand on n’a rien à dire on parle de sa femme
Qui ne vaut pas tripette et qui n’a plus vingt ans,
Qui sait pas cuisiner, qui n’aime que le drame,
Qui découche à tout va, qu’a sûrement des amants.
On parle du Bon Dieu, on parle de la France
Ou du Vittel-cassis qui vaut pas çui- d’avant,
On pense rien du tout on dit pas tout c’qu’on pense.
Quand on n’a rien à dire on peut parler longtemps.

Quand on n’a rien à dire on parle du Mexique
De l’Amériqu' du Nord où tous les gens sont fous,
Du Pape et du tiercé, des anti-alcooliques,
Du cancer des fumeurs et des machines à sous,
Des soldats des curés, d’la musiqu’ militaire,
De la soupe à l’oignon, de l’îl’ de la Cité.
Quand on n’a rien à dire et du mal à se taire
On arrive au sommet de l’imbécilité.

Bernard Dimey, Quand on n'a rien à dire, in Le Milieu de la nuit


mardi 4 septembre 2018

Un effet destructeur


J'avais depuis des mois perdu l'habitude de m'entretenir avec un être humain d'une manière conforme à mes dispositions intellectuelles, et, à la longue, la fréquentation des seuls indigènes et même, en fin de compte, le contact exclusif avec Moritz, qui, sans doute, bien que sans être cultivé, faisait — pour son milieu et sa situation — preuve d'une intelligence en tous points très supérieure à la moyenne, tout cela ne pouvait donc, à la longue, que me déprimer : depuis longtemps je ne pouvais plus espérer trouver un être avec lequel je pourrais avoir une conversation sans restrictions, et donc intensifier à son contact mon aptitude à converser, ce qui veut dire mon aptitude à penser, et, au cours des années que je venais de passer retiré dans ma maison, me concentrant uniquement sur mon travail — mener à bien mes études dans le domaine des sciences de la nature (sur les anticorps) — j'avais pratiquement perdu tout contact avec ceux qui m'avaient autrefois permis des confrontations, disons des confrontations intellectuelles, au cours de conversations et de discussions : au fur et à mesure que je pénétrais plus avant, et avec plus de rigueur, dans mon travail scientifique, je m'étais de plus en plus (et, je le comprenais tout à coup, de la manière la plus dangereuse) éloigné et coupé de tous ces êtres, et, à partir d'un certain moment, je n'avais plus eu la force de renouer toutes ces relations vitales pour l'esprit ; sans doute j'avais bien compris tout à coup que, sans ces contacts, avant longtemps, je ne pourrais probablement plus penser et bientôt même plus vivre, mais je n'avais pas eu la force d'arrêter par la seule initiative de mon esprit ce que je voyais déjà me tomber dessus, l'étiolement de ma pensée, provoqué par le fait que je m'étais délibérément coupé de tous les êtres avec qui j'avais un contact intellectuel, enfin l'abandon volontaire de tout contact autre que les plus indispensables, dits « indigènes » à l'occasion des besoins les plus élémentaires de l'existence, dans ma maison et ses environs immédiats, et il y avait des années déjà que j'avais renoncé à toute correspondance, en m'enfonçant complètement dans mes travaux scientifiques, j'avais laissé passer le moment où il aurait été encore possible de reprendre ces contacts et ces correspondances abandonnés, toutes mes tentatives en ce sens avaient régulièrement échoué, parce qu'au fond je manquais déjà complètement, sinon de la force, du moins probablement de la volonté d'entreprendre ces actions, et bien qu'ayant en réalité parfaitement compris que la voie que j'avais prise et que je suivais depuis des années déjà n'était pas la bonne voie, qu'elle n'était que la voie menant à l'isolement total, l'isolement non seulement de ma tête et de ma pensée, mais en fait l'isolement de tout mon être, de toute mon existence déjà depuis toujours épouvantée par cet isolement, et je n'avais plus rien entrepris contre cela, j'avais continué sur cette voie, bien que toujours épouvanté par l'implacable logique de cette voie, constamment angoissé par cette voie sur laquelle je ne pouvais pas faire demi-tour ; j'avais très tôt prévu la catastrophe, mais je n'avais pas pu l'empêcher, et, en fait, elle avait déjà eu lieu beaucoup trop tôt pour que je puisse la reconnaître pour ce qu'elle était. D'un côté, pour qui vit par l'esprit, la nécessité de s'enfermer au nom de son travail scientifique est la plus primoridale de toutes les nécessités, mais, d'un autre côté, le grand danger est qu'on s'enferme d'une manière beaucoup trop radicale, et qui, en fin de compte, ait un effet non plus stimulant, mais inhibant, et même destructeur sur ce travail intellectuel, et, à partir d'un certain moment, ma réclusion loin du monde au nom de mon travail scientifique (sur les anticorps) avait justement eu sur ce travail un effet destructeur.
Thomas Bernhard, Oui, trad. Jean-Claude Hémery

lundi 3 septembre 2018

Halte




Faire l'amour dans le soleil, dans le soleil du matin dans une chambre d'hôtel
au-dessus de la ruelle
où de pauvres hères fouillent les poubelles à la recherche de bouteilles ;
faire l'amour dans le soleil
faire l'amour à côté d'un tapis plus rouge que le sang,
faire l'amour pendant que des garçons vendent des journaux
et des Cadillac,
faire l'amour à côté d'une photo de Paris
et d'un paquet de Chesterfield ouvert
faire l'amour pendant que d'autres hommes - les imbéciles -
travaillent.

Cet instant – ce...
peut durer des heures à la manière de mesurer le temps,
mais ce n'est qu'une phrase dans un coin de mon esprit -
il y a tant de jours
où la vie s'arrête et s'installe
puis attend comme un train sur les rails.
Je suis passé devant l'hôtel à 8 heures
et à 5 heures ; il y a des chats dans les ruelles
et des bouteilles et des clochards,
et je lève les yeux vers la fenêtre en pensant,
je ne sais plus où tu es,
et je poursuis mon chemin en me demandant où va la vie
quand elle s'arrête.


Charles Bukowski, L'amour est un chien de l'enfer,
trad. Gérard Guégan