mercredi 10 janvier 2018

Le difficile combat pour la liberté d'expression et la démocratie



Andrei Lacatusu via Louxo's Enjoyables

On le sait, s'inspirant certainement du rigoureux travail déjà entrepris par de grands titres de la presse quotidienne, et rejoignant l'obsesssion — et les réformes dont le pays a besoin — de son confrère d'outre-Atlantique, le guide suprême de notre belle démocratie vient de lancer un projet de loi afin de lutter contre les fake news et le complotisme. Nous voilà donc rassurés. Mais selon le gauchiste philosophe-économiste Frédéric Lordon, l'heure est grave. D'après ce farfelu et dangereux penseur : « le mensonge s’élève pour ainsi dire au carré quand il est celui d’un discours qui porte sur le mensonge ». Pour ce spinoziste éhonté, la fanfare à fake news, encore nommée gouvernement, se produira bientôt « selon une partition attaquant les libertés au nom de la lutte contre "l’illibéralisme" ». Et d'ajouter, hystérique, que, « s’il y a une maxime caractéristique du macronisme, c’est bien moins "En marche" que "Tout est clair". Avec Macron tout est devenu très clair, tout a été porté à un suprême degré de clarté. L’État est présidé par un banquier, il offre au capital le salariat en chair à saucisse, il supprime l’ISF, il bastonne pauvres et migrants, dix ans plus tard et après n’avoir rien compris, il rejoue la carte de la finance. Tout devient d’une cristalline simplicité. En même temps – comme dirait l’autre – il n’a pas encore complètement rejoint son lieu naturel, le lieu du cynisme avoué et du grand éclat de rire ; et la guerre aux pauvres ouverte en actes ne parvient pas encore à se déclarer en mots. Il faut donc prétendre l’exact contraire de ce qu’on fait, scrupule résiduel qui met tout le discours gouvernemental sous une vive tension… et, par conséquent, vaut à ses porte-parole un rapport disons tourmenté à la vérité. Se peut-il que le schème général de l’inversion, qui rend assez bien compte des obsessions anticomplotistes et anti-fake news, trouve, à cet étage aussi, à s’appliquer ? C’est à croire, parce que la masse du faux a pris des proportions inouïes, et qu’il n’a jamais autant importé d’en rediriger l’inquiétude ailleurs, n’importe où ailleurs ». Avant de conclure que l'« On devrait tenir pour un symptôme sérieux qu’un gouvernant se prenne d’obsession pour les fake news : le symptôme de celui qui, traquant les offenses à la vérité, révèle qu’il est lui-même en délicatesse avec la vérité. Nous en savons maintenant assez pour voir que la politique entière de Macron n’est qu’une gigantesque fake news – parachevée, en bonne logique, par une loi sur les fake news ». Si l'on veut se faire du mal, on s'accrochera pour lire ce long et délirant billet publié sur son blogue, abrité par Le Monde satanique, ici.

2 commentaires:

  1. "La liberté, c'est l'esclavage, l'ignorance c'est la force, la guerre c'est la paix." une fake news de Tonton George ?
    Jules

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    1. J'espère que tous les écrits dépassés de cet énergumène seront bientôt interdits !

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