jeudi 13 avril 2017

De l'obscénité


Montage (sans trucage) d'Acrimed

Emmanuel Macron est le spasme d’un système qui repousse son trépas, sa dernière solution, l’unique moyen de déguiser une continuité devenue intolérable au reste de la société sous les apparences de la discontinuité la plus factice, enrobée de modernité compétitive à l’usage des éditorialistes demeurés...
...Macron est, par agrégation du pire, la personnification même du système, livrant par-là d’ailleurs sa vérité ultime : l’ensemble des différences coutumières dont les fausses alternances tiraient leur dernier argument et les éditorialistes leur fourrage — « gauche » et «droite », « PS » et « LR », « Hollande » et « Sarkozy » —, n’était qu’une comédie. Preuve en est la rapidité déconcertante avec laquelle le bloc réel en consent l’aveu au moment où, menacé pour de bon, l’urgence vitale lui commande de se fondre d’un seul tenant — et l’on se demande si le rassemblement, plutôt qu’« En marche », ne devrait pas s’appeler « En tas ». Formidable déchirement du voile en tout cas, dont on fait les boulevards du Front national : « toutes nos oppositions surjouées, nos séparations artificielles, nos éclats à grand spectacle, tout ça c’était du flan. Pauvres naïfs qui croyiez “alterner”, on ne vous a jamais fait enfiler que la même guenille réversible »...
...Fut un temps où il fallait déployer tout un arsenal théorique sophistiqué pour reconstituer, au travers de complexes médiations-écrans, la domination du capital à l’œuvre au sein des institutions, politiques ou médiatiques. Tout s’est désormais tellement accusé que même un marxisme campagnard passe à l’aise sur les événements en cours et décroche sans effort la timbale de la meilleure explication : des milliardaires possèdent la presse et entreprennent de porter un banquier d’affaire à la présidence de la République...

Frédéric Lordon, et c'est à lire, dans son intégralité, ici

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