jeudi 23 mars 2017

Passion policière


Je viens de trouver dans ma boîte aux lettres le journal municipal, autrefois nommé La Dépêche de Montreuil, qui change de nom selon l'étiquette de l'édile. Résumons. En 2014, Patrice Bessac, 38 ans, ancien étudiant en philosophie et ouvertement homosexuel, me dit Wikipédia – ce que j'ignorais et dont je me contrefiche quelque peu –, membre du PCF, a succédé à Dominique Voynet, 58 ans mais qu'on ne présente plus. Elle-même avait pris la place de Jean-Pierre Brard, 69 ans, apparenté communiste et à la tête de la ville durant 25 ans. J'ai même connu le prédécesseur de Brard, c'est dire… Brèfle, comme dit le poète, aujourd'hui le journal s'appelle tout simplement Le Montreuillois. Depuis cette nouvelle formule, sur papier glacé, je ne loupe jamais la rubrique de Philippe Hivert, 45 ans, qui revient sur les faits historiques de la ville. J'avais dernièrement appris qu'un bistrotier montreuillois nommé Bertrand fut accusé d'avoir comploté contre Louis-Philippe, que 14 000 Montreuillois avaient pris part à la Première Guerre mondiale, ou que Charles Trenet et Edith Piaf, dite La Vedette de la radio, avaient chanté en 1936 au Parc des Beaumonts – ce même espace vert où se rend ma chérie tous les jours avec le chien. Or quelle n'est pas ma déception de constater que le numéro 31 de notre canard chéri est dépourvu de Notre histoire... Me trompé-je et ces papiers ne sont-ils publiés qu'une fois par mois? J'espère que les coupes budgétaires n'ont pas définitivement sacrifié la plume amusante et instructive de l'historien. Bougon, je me reporte cet après-midi sur l'une des colonnes régulières qui, je le sais, me remontera le moral, celle du Carnet de la police municipale, page 3. Semaine après semaine, le travail de cette police de proximité me passionne. Pour que vous compreniez mieux le grand intérêt que je lui porte, je me permets de citer ici la colone in extenso.


14 mars. Mise en fourrière d'un véhicule en stationnement gênant, place Le Morillon, d'une voiture épave et d'une autre sans plaque d'immatriculation, allée Daniel-Fery.

10 mars. Restitution à son propriétaire d'un véhicule en stationnement gênant, qui s'est acquitté sur place des frais et de l'amende, rue Emile-Baufils.

9 mars. Enlèvement d'un véhicule en stationnement gênant, rue Edouard-Vaillant.

8 mars. Enlèvement de plusieurs véhicules dans le quartier du Morillon. Un véhicule a été retrouvé sans plaque d'immatriculation, et deux autres à l'état d'épave.

7 mars. Restitution à son propriétaire d'un véhicule verbalisé pour stationnement gênant, avenue du Colonel-Fabien, qui s'est acquitté sur place des frais de mise en fourrière.

4 mars. Mise en fourrière de 4 véhicules en stationnement gênant ou abusif boulevard Paul-Vaillant Couturier.

3 mars. Verbalisation de véhicules en stationnement gênant rue Marcel-Sembat, Denis-Buisson et Etienne-Marcel, conformément aux arrêtés municipaux qui encadrent l'installation du marché de la Croix-de-Chavaux.

1er mars. Les services de la police munipale ont accueilli quatre nouveaux ASVP (agents de surveillance de la voie publique), embauchés à temps complet. La police municipale rappelle ses missions (voir page 9)

J'obéis et file page 9. Un barbu à casquette et gilet pare-balles, tout souriant, pose devant un véhicule de la police municipale. Son nom, Frédéric Saby. Son âge n'est pas indiqué. La trentaine, dirais-je. J'apprends qu'il occupe la fonction que lui confèrent cet uniforme et cette voiture depuis décembre 2016. Je suis heureux pour lui. La notule intitulée Qui est-il ? Que fait-il ? affirme que le choix de ce métier est réfléchi. Car « il met en contact avec les Montreuillois et donne tout son sens au service public. Il faut être à la hauteur et répondre à leurs besoins ». Montreuillois lui-même, Frédéric Saby reconnaît « une fierté d'exercer ce métier dans sa ville, de se sentir utile… » L'article ne manque pas de rappeller que les journées d'un agent sont « très diversifiées »




2 commentaires:

  1. La police montreuilloise ne fait rien de répréhensible le dimanche.

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  2. Après une semaine harassante, les agents se reposent, certains, me dit-on, en profitent pour aller à la messe pour demander à dieu moins d'épaves…

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