vendredi 12 février 2016

Un petit boulot

Une conseillère de Pôle Emploi, via Louxo's Enjoyable


Réagissant au billet No pasarán, une amie madrilène - une autre, celle-ci plus amusée, peu révoltée et néanmoins également bourrée -, estime que le grand ménage des rues de Madrid devrait commencer par cette place privée, mais d'usage public, propriété de la Banque de Madrid et de l'hôtel Gran Meliá Fénix, baptisée en 2014 Plaza Margaret Thatcher. C’est l'ancienne édile de la ville, l'inénarrable Ana Botella, épouse de l'ex Premier sinistre Aznar, qui avait inauguré la plaque émaillée après la mort de la Dame de fer. On ne reviendra pas ici sur le passé de la baronne, l’écrasement de la grève des mineurs et du mouvement ouvrier en général, une politique étrangère belliqueuse et une soumission dévouée à la dictature des marchés financiers, le fameux TINA. On signalera simplement que l'Espagne du Parti populaire, formation héritière du franquisme, est, à notre connaissance, le seul pays d'Europe avec l'Albanie à avoir osé une telle aberration. 

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Des erreurs de communication auraient coûté son poste à la délicieuse Fleur Pellerin, nous dit le quotidien vespéral des marchés. On s'en souvient, la fate énarque, devenue ministre de la culture par le fait du prince, avait notamment été incapable, en direct et en clair chez Bolloré, de réagir à l'attribution du Prix Nobel de littérature à Patrick Modiano, ne pouvant citer aucun titre de l'auteur. Le manque flagrant de culture, ou tout simplement des conseillers à la rue, se transforme donc en erreur de com. La Fleur est fânée et remplacée par une camarade de promo de l'ENA, une protégée du Président himself, qui, nous dit-on, aime vraiment les artistes et est appréciée par milieu. Que faut-il entendre par là ? Que les conseillers de cette fille de conseiller (du Roi du Maroc) seront plus roublards et qu'ils l'équiperont d'une oreillette pour tout direct ? Ou bien, qu'à travers son expérience au Centre national du cinéma (CNC), elle a appris à développer ses réseaux, compris et assimilé le jeu du copinage, influences et autres renvois d'ascenseur fort prisé par ledit milieu ? A l'actif d'Audrey Azoulay - c'est le nom de la nouvelle ministre -, un prix de la meilleure oratrice lors de la finale de la joute oratoire de la French Debating Association opposant l'ENA à l'ENSAE nous dit sa page Wikipédia bricolée à la va-vite dans la foulée de sa désignation. La garantie d'une meilleure com !

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Je me tiens à l'écart de ce cirque, sais à peine qui est qui parmi ces professionnels de la profession aux convictions inébranlables, mais constate avec ravissement le déchirement pitoyable chez les Verts, cette précipitation à l'appel du maroquin. Ainsi, Mme. Cosse, que je ne connaissais pas jusqu'à ce matin, démissionne de son poste de secrétaire générale à EELV, du jour au lendemain (et encore, c'est une formule), pour filer fissa au ministère du logement et de l’habitat durable (c'est son intitulé, ne riez pas), sans même prendre la peine d'en informer les siens. Elle qui critiquait hier encore la déchéance de la nationalité orchestrée par Valls, Cazeneuve et Macron sous la bienveillance de Hollande, rejoint sans remords ce gouvernement d'opérette à peine digne d'un ancien Etat satellite de l'URSS. 

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Ce qui me ravit également, c'est une autre nomination. Celle de la jolie Ouhoud al-Roumi au poste, tout nouvellement créé aux Emirats Arabes Unis (EAU), de ministre du Bonheur ! Malgré un PNB de près de 60 000 dollars par habitants, des esclaves pour tous ou presque, il y aurait donc du boulot aux EAU en matière de bonheur (ou de com, c'est selon), le fric comme on le sait ne faisant pas le bonheur de tous. Et on les plaindrait presque.

Une nouvelle ministre au travail, via Pop9

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