dimanche 13 septembre 2015

Rumba et Révolution




Exceptés quelques initiés et proches, on ignore en général qu'avant de se lancer dans le militantisme et le journalisme, Ignacio Ramonet, directeur du Monde diplomatique de 1990 à 2008, tenta sa chance, tout jeune, dans la musique populaire et, en particulier, la rumba catalane. Lors d'une de ses premières prestations, le futur pourfendeur de la pensée unique échappe de peu au lynchage du public, se réfugie en France, se laisse pousser la moustache, et profite largement de l'Etat-providence – qu'il défendra, il est vrai, toute sa vie – pour se payer un premier voyage à Cuba, non pas pour rencontrer Fidel Castro comme il le fera quelques années plus tard, mais pour s'essayer au mambo et au son locaux. Epoque également occultée par ses biographes, car la réussite échappe de nouveau au petit Ramón (malin, il avait fait de son patronyme son nom de scène, laissant croire au public, fort peu nombreux malheureusement, qu'il s'agissait d'un diminutif affectueux attribué par ses fans). La mort dans l'âme, il assume enfin son échec et son prénom ridicule, se tourne vers le tiers-mondisme alors en vogue et, tel un Bel Ami du pauvre, use des ruses et stratagèmes appris dans le showbiz pour percer dans ce nouvel univers et devenir en peu de temps le magnat incontournable des médias que l'on connaît.


 
Dimanche prochain, retour sur l'incroyable parcours dans l'ombre du trop méconnu BHL. 

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