jeudi 23 juillet 2015

Nostalgias en la ciudad

Camarón de la Isla, d'autres avant et après lui, avaient ouvert la voie, fusionnant le traditionnel au moderne, le flamenco au rock, à la pop, la variété, le jazz… Peu après la sortie du magistral Leyenda del tiempo, qui fit scandale chez les puristes, en pleine Movida, deux guitaristes gitans, Juan Carmona dit El Camborio, fils de Juan Habichuela, et José Soto "Sorderita" donnaient naissance, à Madrid, au groupe Ketama, nom issu d'une vallée marocaine, connue pour sa culture du haschich… 
Ses premières expérimentations le situe dans ce que l'on appellera les Nuevos flamencos. Après quelques dissensions internes, le chanteur Ray Heredia, fils du danseur Josele, fiche le camp, enregistre un disque solo et trouve la mort. Qu'à cela ne tienne, Juan fait appel à son frère Antonio, chanteur ayant déjà fait ses preuves. Débarque également un autre membre de la tribu Carmona, Josemi. Ça fusionne à tout-va, le groupe décolle et offre en 1988 l'album Songhaï, né de la rencontre avec le tout jeune Toumani Diabate, joueur de kora exceptionnel et malien. 
Je découvre ce disque lors de mon arrivée à la librairie un an plus tard. J'en ai beaucoup abusé. Un peu moins de sa suite, six ans plus tard, Songhaï 2. Entre-temps, Ketama a intégré salsa et rumba à son Nuevo flamenco, avant d'imploser en 2004. Il en reste des titres fabuleux comme Vente pa Madrid ou l'instrumental Jarabi, que je réécoute vingt ans après, certes avec une légère nostalgie, mais avec un plaisir profond.







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