lundi 11 mai 2015

Anarchy in French Cinema




Quand ce genre de film passait à la télé, ma mère changeait de chaîne ou nous demandait de le faire, bien qu'à l'époque l'alternative fut limitée. C'est donc bien plus tard que j'ai véritablement découvert le cinéma de Joël Pierre Emile Lichtlé, dit Séria – une exception, mais je ne l'ai su qu'après, la mini-série Sam et Sally, avec le gars d'Arsène Lupin, Georges Descrières, et la ravissante Corinne Le Poulain (disparue récemment dans l'indifférence totale, il me semble). 
Il y avait aussi, certainement, de ma part, un rejet du populaire, la honte face à la bêtise affichée, celle dont faisaient preuve les gens de mon milieu. Un manque de culture cinématographique. Nous n'allions pas au cinéma, enfant. Après le traumatisme du premier Godard, à 17 ans, la comédie franchouillarde, trop peu pour moi. Je voulais plus. Mieux. Godard, donc mais aussi Truffaut, Bresson, Ozu, Tarkovski, Eustache évidemment…, le bon goût cinéphilique. 
Il m'a fallu du temps pour accepter que le cinéma – et bien entendu, la vie – pouvait être source d'amusement. Que la vulgarité n'était pas obligatoire. Et quand bien même elle se montrait, j'avais le droit d'en rire, oublier la honte. Que la comédie exigeait souvent bien plus de rigueur que ce dont faisaient preuve nombre de cinéastes étiquetés "auteur"… Aujourd'hui, plus je vois de ces films suffisants et tellement imbitables que c'est pas la peine (si j'ose dire), plus j'ai la nostalgie d'un cinéma populaire, intelligent, anar et rentre-dedans... Reviens, Joël, ils sont devenus fous !…  (à suivre)




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