mercredi 1 avril 2015

Vanitas vanitatum...

ng han guan



Voilà, c'est fini. C'était une expérience intéressante, mais il faut reconnaître que je m'étais trompé. Ce blog ne m'aura finalement valu que des ennuis. 
Combien de mails et messages d'insultes et de harcèlement quand j'attendais des propositions de travail, la gloire et le fric ? Que n'ai-je été précoce dans mon intrusion sur la toile, saisi plus tôt le fourvoiement dans lequel elle nous entraîne tous ? Cela m'aurait évité bien des déconvenues, des amitiés virtuellement développées et extrêmement décevantes, se cantonnant à de dérisoires revendications égotistes. Moi-même, je dois l'avouer, n'ai été mu que par ma vanité, l'éloge permanente de ma personnalité exceptionnelle. Il est temps de reconnaître que la chose a ses limites et, après avoir fait le tour de mon nombril, être certain de ne plus rien avoir à apporter à mes contemporains. Je ne veux pas finir par ressembler à certaines personnes que je croise ici et là et dont je tairai les adresses de blog, sauf si vous insistez.
Et puis, combien de scènes de jalousie de la part de Madame Columbo ? L'écriture quasi quotidienne, mon illusion, mes couchers tardifs, auront eu raison de notre couple. Quelle idée aussi d'installer mon bureau dans la chambre, un lieu qui doit rester sacré et consacré à bien autre chose !
Dès demain, c'est décidé, je vends ma bibliothèque complète, ma cave à millésimes rares, mon vieux scooter de collection, renonce une bonne fois pour toutes aux matchs de foot dans les cafés, et achète un bel écran plat et une paire de chaussons avec le blé récolté et économisé et me consacre à ce qui, j'en suis persuadé, me rendra vraiment heureux, la téléréalité et ses phénomènes de foire. Et qui sait, peut-être un jour, elle quittera son amant en loden et notre couple revivra... 




10 commentaires:

  1. Je me joins à la déferlante de protestations que va sans nul doute soulever l'annonce de l'arrêt de ce blog.

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  2. Merci, en effet je ne sais plus où donner de la tête et viens d'apprendre que des t-shirts portant l'inscription Je suis nos consolations sont fabriqués en ce moment même dans un atelier clandestin du 20e...

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  3. J'ai enfin trouvé mes camarades de lutte !

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  4. Si vous pouviez également user de votre influence et de vos réseaux pour intervenir auprès de Fleur Pellerin et lui suggérer de débloquer une aide exceptionnelle d'une centaine de milliers d'euros...

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  5. J'ajoute ma vaguelette d'indignation à la deferlante à venir ! Grace à un de vos billets j'ai decouvert Jean Eustache et en reste ebloui. Depuis j'ai developpé ce que j'appelle le syndrome d'Eustache, qui consiste à ne cesser de penser à ses films avant et pendant d'aller me faire une toile. Ca gâche un peu le plaisir, s'il y en a, mais le benefice de la maladie compense tout. Pierre L

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  6. Alors, là... J'en reste coi. C'est un peu comme si vous me disiez que je vous ai fait découvrir les Beatles, mais si ce que vous me dites n'est pas un poisson d'avril, je serais ravi d'avoir fait connaître Eustache à quelqu'un comme vous !

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  7. C'est pourtant vrai...Pour agrementer mon ennui , dès l'adolescence j'ai choisi la litterature. A l'epoque on ne pouvait pas trouver les films sur le net. (Et comme la litterature convient mieux a ma misanthropie naturelle, lire est devenu une seconde nature). Du coup, le cinema reste à explorer.

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  8. Je ne voudrais pas avoir l'air d'exagérer mais quand je lis ça, je suis proche du bonheur. Vive Eustache ! Vive Narbonne !

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