vendredi 23 janvier 2015

La part des nuages qui pleure

Je dormais par terre, dans le bureau. Mes insomnies passaient le disque en boucle. J'avais acheté deux places pour le Zenith. Elle n'a pas voulu venir. Sa décision était irrévocable, comme notre séparation. Ma fille aînée m'avait dit, quelques mois auparavant, lors d'une première rupture : « Les parents qui se séparent, c'est qu'ils n’aiment plus leurs enfants ». Elle avait quatre ans et ça m'avait écrasé le coeur. Je chialais beaucoup à l'époque. A cause d'elles. Plus que la fin de l'histoire avec leur mère, c'était ça qui était insoutenable, ne plus être avec mes filles en permanence, ne plus me lever toutes les nuits pour vérifier qu'elles dormaient bien, qu'elles n'avaient pas froid, ne plus sentir leur odeur tous les jours. Treize ans plus tard, je ne sais toujours pas si je m’en remettrai un jour. 


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