mercredi 21 janvier 2015

Du patriotisme, de la guerre et de la relance

Les Français sont unanimes

Nos concitoyens sont fiers et veulent rester fidèles à l'esprit du 11 janvier. Le gouvernement s'exécute et rassure : la nouvelle loi antiterroriste, la quinzième en moins de trente ans, à peine promulguée déjà renforcée. Le plan Vigipirate, en vigueur depuis 18 ans, itou. « La citoyenneté – ne parlons pas d'intégration, oublions les mots qui ne veulent plus rien dire – nous le sentons bien, (...) a besoin d'être refondée, renforcée, relégitimée », renchérit notre premier ministre. Oubliée la notion d'intégration donc, mais aussi le fameux plan Marshall des banlieues, évoqué une première fois en 1995, ressorti du chapeau en 2008, définitivement enterré vraissemblablement. 


Le choc des mots, le poids des images

Et j'en lis qui chipotent sur les mots : ghetto ou apartheid ? Indignité nationale ? Peu importent les mots, il faut frapper les esprits avant l'ennemi. C'est que l'heure est grave. Nous sommes en guerre. Et quelle belle image que celle de notre président présentant ses voeux aux armées depuis un porte-avions.

Qui l'eut cru ?

10 000 hommes seront mobilisés pour combattre l'ennemi intérieur. Le même chiffre prévu par l'armée en cas de crue décennale en région parisienne...

 

La relance comme point de mire

Certes, pour mener à bien la guerre, il sera dépensé 735 millions d'euros en trois ans. Mais n'oublions pas que près de 2700 emplois seront créés en contrepartie.

Finies les bavures

D'autant qu'avec ces nouveaux dispositifs, le couac du contrôle de routine d'Amedy Coulibaly sera désormais impossible.

Front républicain (et médiatique)

Les journalistes au garde-à-vous se félicitent de l'engagement des uns et des autres. Dénoncent les plus sceptiques, leur collant à la gueule, sans rire, l'étiquette de complotistes.

Banalisation

Malencontreusement oubliée lors de la marche historique du 11, Marine Le Pen estime que c'en est fini du monde des bisounours Charlie et, selon sa sensibilité congénitale, dit tout haut ce que nos concitoyens - et Manu - pensent véritablement tout bas : « Ceux que les Français ont envie de voir défiler, ce sont les militaires ». Encore un point pour elle.

Retour vers le futur

De nombreuses voix s'élèvent d'ailleurs pour le rétablissement du service militaire, véritable "ascenseur social", supprimé il y a près de 20 ans par Chirac. Sont-ce les mêmes qui regrettent l'abolition de la peine de mort ? Pas que, me souffle-t-on.

Guerre dans le cyberespace 

Après Hollywood, c'est la France qui a été ces derniers jours victime de cyberattaques. Pas moins de 20 000, selon les sources officielles. De nombreuses entreprises, fers de lance de la relance nationale, étant prises pour cible, Manu a pu déclarer que la loi de 1991 sur les interceptions était "lacunaire", car conçue avant Internet. « Désormais, l'intégralité des opérations assurées sur le territoire national bénéficieront de la légitimité de la loi et feront l'objet d'une autorisation expresse. Ce sera un texte protecteur des libertés publiques, puisque chaque opération sera soumise à un contrôle externe indépendant, sous le contrôle d'une juridiction spécialisée ».

De beaux lendemains en perspective...

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