vendredi 2 janvier 2015

Du bonheur de lire

J'ai commencé l'année en excellente compagnie. Ce livre, préfacé par Jérôme Leroy, ne me quitte plus car il tient avec panache toutes ses promesses : « Ce recueil de textes est subjectif, outrancier, réactionnaire ; il conspue les romanciers actuels, l’édition à gros tirage (pléonasme), les fausses gloires ; c’est un exercice de salubrité publique, une remise à niveau, un balayage en règle des livres qui encombrent nos bibliothèques. »
Petit extrait d'un éloge de Félicien Marceau, histoire de se faire une idée du style de l'auteur :
Vous enragez contre la crise. Vous fustigez chaque jour les patrons voyous, les traders gloutons, les banquiers sangsues, les politiques complices et les médias vulgaires. Vous êtes en somme victime d'un dégoût général de la société. Vous ne croyez plus en rien, votre avenir vous semble sombre et votre passé vous remplit de regrets. Vous avez besoin de vengeance mais vous ne vous sentez pas l'âme d'un guérillero, l'effigie du Che sur un tee-shirt vous paraît le comble de la rébellion et de l'inélégance. Vous avez bien essayé de vous replonger dans l'œuvre de Marx et vous n'avez rien compris à la dialectique de ce bon vieux Karl. Jadis la douce voix d'Arlette calmait votre haine lancinante du système. Mais la plus acharnée des passionarias a pris sa retraite. Alors que faire ? Vers qui se tourner ? Je vous conseille de lire un académicien français ! Un bourgeois pur sang confiné sous les lambris de la Coupole à l'abri du tumulte de la rue. Protégé et ignorant du monde qui gronde... Un de ces types d'âge très avancé qui pour se rendre intéressant porte un bicorne sur la tête et une épée à la taille. Assurément une attitude d'adolescent attardé ayant trop lu de romans d'aventures dans sa jeunesse...
Je me sens soudain un peu moins seul. Et me délecte de chaque ligne, de chaque détestation, de chaque enthousiasme, de chaque consolation... tout en m'affolant du montant exorbitant de mes futurs achats de lecture... Je sens que je vais retrouver mes habitudes de jeunesse.
Merci, monsieur Morales !

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