mercredi 26 novembre 2014

Balade sanglante

Certes, la comédienne principale est une très bonne amie. Mais ce n'est pas une raison pour ne pas en parler. D'autant plus que le distributeur d'origine, le groupe SND, autrement dit M6, a lâché le film peu avant la sortie en salles, ne sachant pas comment vendre cet OVNI non formaté. C'est un petit distributeur indépendant, Carlotta, spécialisé dans le cinéma de répertoire, qui reprend l'affaire. Il offre au film un écran dans la salle qu'il possède à Paris. Un bébé mort-né, donc, puisque ce sera la seule salle de la capitale à le programmer. La réalité de l'industrie cinématographique est parfois assez glauque.  
Vous me direz, du glauque, Alleluia, du Belge Fabrice du Wetz, en distille à tous les plans. Il faut avoir le coeur bien accroché pour suivre cette nouvelle adaptation du parcours d'un couple de tueurs ayant sévi dans les années 1940 et dont la vie sanglante a déjà inspiré quelques films comme le sublime et baroque Tueurs de la lune de miel de Leonard Kastle ou Carmin profond du mexicain Arturo Ripstein. 
Alleluia est avant tout un film sur l'amour fou et sa copine, la jalousie. C'est un film de genre, mais genre barré, outré, libre, effectuant le grand écart entre Hitchcock et Argento, mâtiné de Simenon. Et puis, il y a Lola, époustouflante, et encore, je me retiens parce que je n'aime pas le copinage. Mais elle n'a pas besoin de moi, sa carrière est remplie de prix d'interprétation amplement mérités. A ses côtés, Laurent Lucas, plus en retenu (c'est son truc), mais tout aussi inquiétant, et Héléna Noguerra, entre autres. Pour ceux qui se souviennent de Calvaire, autre opus du Belge du Welz, Alleluia, c'est encore mieux. Pour les autres, courrez-y ! Ce serait con de rater ça...




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